À l’occasion du SIBCA, Olivia Conil-Lacoste, Présidente du CIBI et Administratrice de BBCA et Hélène Genin, Déléguée générale de BBCA, ont échangé sur les liens indissociables entre bas carbone et biodiversité. Leur message est clair : ces deux enjeux, souvent traités en silos, doivent désormais s’articuler pour répondre aux défis climatiques et sociétaux. Retour sur les 3 idées forces de ce débat.
La biodiversité, levier d’atténuation et d’adaptation climatique
Hélène Genin rappelle que les matériaux biosourcés et les sols vivants sont des alliés naturels de la décarbonation : « Les matériaux biosourcés ont des empreintes carbone basses, stockent du CO2, et contribuent à l’objectif de neutralité. Mais au-delà, les sols et la végétalisation sont des outils d’adaptation : ils rafraîchissent les villes, limitent les inondations et restaurent les écosystèmes. » Exemple concret : Le village des athlètes des JO 2024 (labellisé BBCA et BiodiverCity) montre comment allier bas carbone et biodiversité avec des espaces paysagers, des toitures végétalisées et des matériaux biosourcés.
Olivia Conil-Lacoste insiste sur l’urgence de l’adaptation : « Un arbre est le meilleur climatiseur : il peut faire baisser la température de 4 à 6°C dans un espace urbain. 70 % des surfaces végétalisables en ville sont privées – les promoteurs ont donc un rôle clé à jouer. » En résumé, « La biodiversité, c’est l’assurance-vie des villes : elle protège contre les canicules, les inondations, et améliore la qualité de vie. Un projet immobilier sans nature, c’est un projet incomplet. »
Des labels complémentaires pour des projets ambitieux
Les deux associations partagent une approche commune : donner aux acteurs des outils concrets pour agir. Hélène Genin souligne la pertinence des méthodes BBCA : « Dès 2016, nous avons intégré l’évaluation carbone complète et scientifique du biosourcé et sa valorisation dans nos labels ainsi que l’impact des sols à toutes les échelles de la ville pour le bâtiment neuf, rénové et en exploitation et sur le périmètre du quartier, en France et désormais à l’échelle européenne avec le label LCBI. 5,7 millions de m2 sont en cours d’instruction ou déjà labellisés pour 760 opérations immobilières.
Olivia Conil-Lacoste explique comment le label BiodiverCity – qui totalise quant à lui un peu plus de 400 projets labellisés – s’inscrit dans cette démarche : « Biodivercity Construction (pour la rénovation, le neuf), BiodiverCity Life (pour les bâtiments existants) et BiodiverCity Ready (pour les quartiers) permettent de mesurer et de valoriser les efforts en faveur du vivant à plusieurs échelles et tout au long de la vie du bâti. La taxonomie européenne nous pousse à analyser la vulnérabilité de nos actifs – nos labels aident à y répondre. »
Une expertise française exportée en Europe
« La France est en avance et pionnière, confirme Hélène Genin. Nos process sont parmi les plus exigeants d’Europe. Nos méthodes ACV (Analyse du Cycle de Vie) et nos labels sont reconnus en Europe. Avec LCBI, nous exportons cette expertise : des projets sont déjà labellisés en Italie, en Allemagne, en Belgique, au Luxembourg, … »
Une européanisation également partagée par le CIBI qui a lancé des projets en Italie, au Luxembourg, en Suisse, en Espagne, au Portugal, … Olivia Conil-Lacoste ajoute : « La biodiversité n’est pas un « nice to have » : c’est une solution technique pour l’adaptation climatique. Nos outils sont ouverts à tous – promoteurs, collectivités, gestionnaires – pour agir sans greenwashing. »
Nous vous invitons à voir ou à revoir la conférence « Bas carbone et biodiversité : il y a tant de façons de faire le lien ! » présentée sur le Pavillon Biodiversité et Adaptation du SIBCA grâce au replay ci-après.